Masterisation questions /réponses 1

MASTER : complément d’enquête

Master / Statut

u L’étudiant-apprenti-enseignant peut-il remplacer un professeur, un CPE ?

Oui. Le rectorat de Créteil a ainsi déclaré à la délégation FO : « En 2009-2010, ils feront les deux types de stage (observation puis situation), puis en 2010-2011 deux préparations différentes (en observation en M1 puis en situation en M2 dans des classes dont ils seront responsables) ».

Il s’agit bien de remplacer les personnels titulaires par des étudiants des métiers de l’enseignement, rémunérés à la vacation en lieu et place de la création de postes.

u Le statut et le déroulement de carrière peuvent-ils survivre à la masterisation des concours ?

Non. Les états généraux de la formation des enseignants* affirment : « le master doit être la norme sur laquelle doit se fonder la reconnaissance sociale et salariale de la formation initiale pour tous les enseignants de la maternelle à l’université » et d’ajouter : « les professeurs des écoles et les certifiés interviendraient sur l’enseignement de base, symbolisé par le socle commun ». Il s’agit donc de constituer un corps unique « d’enseignants », allant de la maternelle à l’université, avec une formation universitaire aux « métiers d’enseignant ». Le système qu’on connaît reposant sur des corps et des grades volerait en éclats.

* synthèse des contributions, bilan et perspectives de septembre 2009 consultables sur le site de l’éducation nationale, sous le parrainage de la conférence des présidents d’université (CPU) étaient organisés par la conférence des directeurs d’IUFM, la conférence des UFR de lettres, langues, arts et sciences humaines et sociales (CDUL), la conférence des directeurs des UFR scientifiques des universités françaises (CDUS) avec le partenariat de la CASDEN, de la MAIF, de la MGEN.

u Et les promotions ?

Le nombre de promotions est calculé sur la base des effectifs des titulaires. Moins il y a de titulaires, plus le nombre de promotions est restreint (liste d’aptitude, Hors Classe…).

u Que devient l’étudiant-apprenti-enseignant qui n’est pas reçu au concours ?

Il viendra grossir un « vivier » de détenteurs d’un « Master des métiers de l’enseignement ». A côté des titulaires se constitue une masse énorme de non titulaires. Deux types de « contrat » se côtoieraient : le fonctionnaire d’Etat avec ses décrets statutaires et le non fonctionnaire d’Etat. La ressemblance avec ce qui se passe à France Télécom  est évidente.

u Puisque les professeurs seraient recrutés à bac + 5, y aura-t-il un rehaussement de la rémunération des professeurs à une échelle supérieure aux agrégés ?

Ce n’est pas ce qu’annonce le ministre lors du CTPM du 1^er octobre 2010.

u Quelles conséquences pour les IUFM ?

C’est leur suppression puisque la formation dans des masters « métier enseignants » est totalement intégrée à l’université.

Master / enseignement disciplinaire

u La masterisation des concours garantit-elle un recrutement de meilleure qualité ?

Jusqu’en 2009, le professeur, le CPE, titulaires et fonctionnaires d’Etat étaient recrutés avec un niveau universitaire pour ensuite apprendre leur métier. Avec le master, ils apprendraient « sur le tas » pendant deux ans après la licence et avant le concours. La formation après la réussite au concours est remise en cause, à partir de 2010, le reçu au concours exerce à plein régime. De plus, le ministère ne peut garantir qu’il va recruter les meilleurs dans leur discipline puisque la formation n’est plus disciplinaire. Ainsi il n’est pas prévu de d’épreuve orale pour ceux qui passeraient les épreuves de langues vivantes …

Master / stages en alternance des étudiants

Les décrets masters sont mis en place dans la circulaire du 20 août 2009 (BO n°31). 100 000 étudiants de Master 1 (M1), 50 000 de Master 2 (M2) sont envoyés pour les uns en observation, pour les autres en responsabilité dans les classes.

u Combien d’heures devront effectuer devant élèves les «étudiants aux métiers de l’enseignement » ?

-108 heures par an, modulables, de 3 heures par semaine jusqu’à 18h, dans la limite de 40 jours de présence. Il s’agit d’un « service » annualisé.

-Cela correspond à 6 semaines à 18h pour un certifié ; à 4 semaines de 27 heures pour un professeur des écoles.