ompte rendu de la délégation au rectorat sur les STI

Compte rendu de la délégation du mercredi 15 décembre au rectorat en défense des disciplines de Sciences et Techniques Industrielles et de Sciences et Techniques de Gestion

La délégation de Force Ouvrière était composée de 13 collègues : 6 collègues enseignant les STI, 2 les STG, 5 responsables FO départementaux et académiques.

Mme Amara( chef du service de la DOS en charge de la carte des formations et donc des créations et suppressions de postes) et MR Jodeau (IPR STI) représentaient le recteur.

L’audience a duré 1h30.

La rencontre a débuté par une rapide « passe d’arme » puisque les représentants du recteur « s’étonnaient » de notre demande d’audience car il y avait eu une réunion à destination des syndicats à laquelle nous étions invités le 4 novembre dernier. Nous avons répondu que cette « invitation » par un simple courriel (noyé dans des dizaines d’autre) sans courrier joint, sans ordre du jour, sans document préparatoire et tout cela en plein conflit sur la question des retraites n’était pas correct.

Cela étant dit calmement mais fermement nous avons fixé le cadre de cette demande d’audience : FO rejette totalement la réforme des STI et en demande clairement l’abandon. Nous ne nous sentons pas engagés par les propos de certains IPR déclarant dans les réunions réunissant les collègues de STI que les « syndicats étaient rassurés »…

Nous observons d’ailleurs que cette réforme a été repoussée deux fois au Conseil Supérieur de l’Education sans que le ministre en tienne compte.

Nous savons très bien aussi que cette réforme se situe dans le cadre de la Révision Générale des Politiques Publiques dont l’objectif annoncé est de supprimer des dizaines de milliers de postes dans la fonction publique en général et dans l’éducation nationale en particulier. De plus, la loi dite de mobilité, concrétisée le 16 novembre par un décret qui permet de « mettre à la porte » (disponibilité d’office) un fonctionnaire d’Etat qui aurait refusé trois propositions de « reconversion » est une véritable épée de Damoclès sur la tête des collègues des voies techniques et industrielles.

Nous venons donc poser des questions et surtout chercher des garanties pour les collègues : Maintien de tous les postes, respect des disciplines, respect des statuts nationaux. A noter que nous poserons aussi des questions sur la réforme des STG, qui s’annonce pour 2012 et dont rien ne laisse à penser qu’elle n’obéira pas à la même logique destructrice.

A la suite de cette intervention, un collègue qui enseigne depuis 30 ans les STI a fait la chronologie de toutes les réformes successives de la voie technique et industrielle « vendues » à chaque fois sur le thème : Nous allons sauver les STI ! Tout cela pour quel résultat ? Des heures supprimées par milliers, des postes qui fondent comme neige au soleil. « Dans mon établissement en productique, en 10 ans , 5 départs en retraite et 5 suppressions de poste »Pourquoi vous croire aujourd’hui ? Surtout dans le contexte de la RGPP..

En réponse à cette introduction générale, il nous a été dit :

L’un des objectifs de cette réforme n’est pas le bac plus 2 mais le bac plus 5. On va avoir besoin de 250 000 techniciens. Les STI souffrent d’un déficit d’image. Si nous arrivons déjà à stabiliser les effectifs, on sera satisfaits..Quant aux postes le recteur a donné des garanties.

Nous voulons savoir lesquelles. Ici ou là, on entend dire que les postes seront maintenus pour 3 ans. Dites nous les choses précisément car nous les publierons.

Les postes occupés seront maintenus pour 2011 et 2012 si l’effectif reste inchangé(ou baisse de moins de 4%).Dans ce cadre, il n’y aura pas de mesure de carte scolaire pour les années concernées.

Soyons clairs, il ne s’agit donc que d’un engagement sur 2 ans et pas 3, qui, plus est sur des postes occupés(les postes de ceux qui partent en retraite pourront donc être supprimés) et à effectif inchangé ou presque. Cela ne peut nous satisfaire.

Ensuite des questions diverses ont été posées sur les locaux (la réforme est inapplicable),la « formation » pendant ou hors du temps de travail(ce qui serait scandaleux) et sur les Sciences Physiques Appliquées notamment.

Nous travaillons avec le conseil régional sur la question des locaux. La formation est un tout et un professeur se doit en plus de ses 15 ou 18 heures de cours de se former. Cela fait partie de son travail. L’académie fait un gros effort de formation pour les STI. Quasiment tout son budget. Quant aux sciences physiques  appliquées qui concernent moins de collègues, un plan « d’accompagnement » va être mis en place..

En clair, tout est fait dans la précipitation et l’on va demander à des collègues de se former à 5 disciplines en 12 jours ! Ou de devenir chimiste en quelques jours pour les collègues de S Ph appliquées.

Non pas 12 jours, mais 20 : 12 de janvier à juin et 8 en septembre..

Puis les  2 collègues de STG ont fait part de leurs grandes craintes quant à l’avenir de leurs sections. « On marche sur la tête. A chaque réforme on voit que l’enseignement professionnel diminue. Cela va à l’encontre des intérêts des élèves et des demandes des entreprises ». Dans certaines réunions, il a été dit que l’objectif de la réforme des STI était de capter des élèves du tertiaire..

La réforme n’est pas connue à ce jour mais en STG, vous avez un atout par rapport aux STI : Vous avez des enseignements d’exploration obligatoires en seconde.

La conclusion de tout cela est la confirmation malgré les précautions oratoires d’usage (on va vous aider, vous accompagner..)Du danger considérable qui plane à court terme sur les disciplines et donc sur les collègues de STI et  de Sciences Physiques Appliquées.

Nous prendrons toutes nos responsabilités à la rentrée de janvier, en commençant le 18 janvier, jour du Comité Technique Paritaire Académique (Comité présidé par le recteur) qui prépare la rentrée 2011. Nous allons chercher, comme cela a pu être fait au plan national, la voie de l’unité syndicale pour mobiliser tous  les collègues et pas seulement ceux  directement concernés. Nous appelons d’ores et déjà tous les personnels à se tenir prêts, à discuter dans les établissements, à constituer les cahiers de revendications.